lundi 25 avril 2016

La violence verbale des professionnels de santé contre les femmes sans enfant (et qui veulent le rester) - par Laura

Laura n'a pas d'enfant et elle n'en veut pas. C'est son choix, et elle y tient. 
Elle m'a envoyé un long texte énumérant les réflexions désagréables, méchantes ou simplement stupides qu'elle a déjà entendues à ce sujet. Il y en a beaucoup. Certaines ont été proférées par des professionnel.le.s de santé. Elles en disent long sur la personnalité de ceux qui les ont dites - et sur le respect qu'ils manifestent pour les choix de vie qui ne sont pas les leurs. 
Je les publie ici. Accrochez-vous. MW

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“Si vous ne voulez plus avoir mal durant vos règles, faites des enfants !”

“Si vous avez mal durant vos règles, c’est parce que votre corps réclame une grossesse.”

“Vous auriez eu des enfants, vos syndromes prémenstruels ne seraient pas si forts.”

“A force de prendre la pilule en continu, vous allez devenir stérile.”

“Votre problème de poids est lié à votre non-désir d’enfant. Faites un enfant, vous perdrez du poids”

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A la pharmacie située en bas de mon immeuble, j’avais 25 ans : 
  
“Je ne peux pas vous vendre une seule plaquette de pilule, c’est un lot de 3, ça ne s’est jamais vendu à l’unité.”

(Je suis alors allée dans une autre pharmacie, située un plus loin, qui la vendait à l’unité.)

“Le stérilet que le Dr Sachs vous a prescrit n’existe pas. Et puis un stérilet à votre âge… “

(Je suis retournée à l’autre pharmacie, un peu plus loin. Le UT380 existait bel et bien. Je suis ensuite toujours retournée à l’autre pharmacie.)
  
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Chez une gynécologue renommée en banlieue parisienne. Cabinet situé dans mon nouveau quartier. Lorsque je lui dit que je ne veux pas d’enfant. (J’avais 34 ans.)

- Les femmes comme vous, ça devrait se faire soigner ! (en colère)

(Je lui réponds que je ne viens pas chez un médecin pour être jugée ou je sors de la consultation immédiatement - elle se calme un peu.)

- Vous ne voulez plus prendre la pilule, vous ne voulez pas d’enfant et moi je refuse de poser des stérilets sur les nullipares. Je vous prescris un anneau contraceptif.
Je ne veux pas d’un anneau contraceptif, je trouve le concept peu pratique et trop invasif. A ce moment la, est-ce que vous pouvez juste renouveler ma prescription de pilule ?

- Moi, je vous prescris ce qui est bien pour vous. C’est pas vous qui décidez ! (hausse le ton)

- Au contraire, jusqu’à preuve du contraire c’est bien moi qui décide pour moi.

(Elle s’énerve à nouveau, m’insulte. Je reste calme. Je prends mon sac et sors de son cabinet, sans payer. (1) Une fois arrivée au niveau de la rue, j’essuie quelques larmes. Quelques jours après j’ai reçu un courrier de sa part me demandant le règlement de la consultation. Jamais envoyé.) 

 ****

“Si vous ne voulez-pas d’enfant c’est que vous avez un problème avec votre mère. Il faut en parler à un psy… je vais donner l’adresse d’un confrère.”

“Si vous ne voulez-pas d’enfant c’est parce que votre mère ne vous a pas autorisée à être adulte et donc, à devenir mère à votre tour. Vous n’êtes pas adulte, vous savez, vous êtes restée au stade  adolescent.”

“Ah, vous ne voulez vraiment pas d’enfant alors. Comment c’est possible ça ?”

“Et votre mari, il n’en veut pas non plus ? Comment c’est possible ça ?”

“Et le mari, il en dit quoi lui de ne pas être père ? Il est d’accord avec ça ? Et le jour où lui en veut vous faites comment ? Vous divorcez ?”

“C’est le mari qui n’en veut pas c’est ça ? Vous savez, à notre époque on n’obéit plus à son mari. Une pilule ça s’oublie.”

“Vous venez de vous séparer. C’est dommage, vous auriez fondé une famille, il ne vous aurait pas quittée. Ah c’est vous qui l’avez quitté. Un enfant consolide un couple, vous savez.”

“La pilule n’est pas responsable de votre chute de libido. Le responsable c’est votre mari. Amusez-vous un peu, prenez un amant ! Faites pas cette tête la, vous n’avez pas d’enfant, ne me faites pas croire que vous n’allez pas voir ailleurs de temps en temps !”

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(Don du Sang, durant l’entretien avec un médecin.)

“Pas d’enfants ? Vous avez bien raison de ne pas vous emmerder avec ça.”

“Pas d’enfant ? Je note, pas d’enfant. Célibataire ? Mariée ? En couple ? En couple depuis combien de temps ? Dix ans, et vous êtes fidèle. Sérieusement, même pas une fois ? Allez me la faites pas, jolie comme vous êtes !" 

(Regards insistants. Je lui réponds que son attitude est très limite et pas professionnelle.)
  
"Bon je note quand même que vous êtes à risque, si c’est pas vous, c’est lui…” (clin d’oeil)

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(Pendant un examen gynécologique)

“Que c’est beau un petit utérus. J’aime bien avoir des patientes nullipares pour ça.”

(Durant la pose d’un DIU.)

“Mais non ça ne fait mal ! Heureusement que vous n’avez pas eu d’enfant, vous n’auriez pas supporté la douleur de l’accouchement ! (il rit)”

(Pendant un examen gynécologique)

“Vous voulez-un spéculum en plastique ? Mais c’est pour les vierges ! Vous n’avez pas d’enfant, mais vous n’êtes pas vierge bon sang ! C’est pas possible ça ces doudouilles !”

“Et surtout avec le DIU, surtout surtout pas d’anti-inflammatoire !”

“Vous savez, d’un point de purement biologique, vous n’êtes pas une vraie femme.”

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“Des enfants ? Non ?  Il serait temps de s’y mettre à 25 ans !”
“Des enfants ? Non ?  Il serait temps de s’y mettre à 30 ans !”
“Des enfants ? Non ?  Il serait temps de s’y mettre à 35 ans !”

“Si vous voulez des enfants, il ne faut pas trop attendre, vous avez déjà 3x ans”

“Et après votre IVG vous n’avez jamais eu de désir d’enfant ? Ca s’est si mal passé que ça ?”

“C’est pas normal de ne pas vouloir d’enfant vous savez. Je peux vous donner l’adresse d’un confrère qui peut vous aider.”
  
“C’est quoi cette manie des nullipares à vouloir un stérilet ? Il faut arrêter l’internet. Pas d’enfant, pas de stérilet. C’est comme ça.”

“Bon. Vous être pleine de kystes ovariens. La bonne nouvelle, comme vous ne voulez pas d’enfant, vous allez contente, c’est que vous êtes certainement stérile.” (Le type était content de sa blague)

“Vous avez perdu 20 kilos, c’est très bien, votre IMC est presque dans la norme. Il est temps d’enchaîner sur une grossesse, vous avez 35 ans quand même…”

“La stérilisation, vous savez, c’est irréversible. Et si vous changiez d’avis ? Et si vous rencontriez quelqu’un d’autre ?” 

“Ne pas vouloir d’enfant et gérer sa contraception en conséquence, c’est une chose. La stérilisation, c’est trop extrême, trop définitif. Ca ne laisse pas de place aux surprises de la vie.”

“Vous vous rendez compte à quel point ne pas vouloir d’enfant est égoïste alors qu’il y a des femmes qui sont stériles ?”

“Et toujours pas de regret ?”

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(1) Quand un.e professionnel.le de santé vous insulte, vous traite mal verbalement ou vous maltraite physiquement, faites comme Laura : sortez sans payer. Un.e praticien.ne qui se comporte ainsi ne peut pas vous soigner de manière compétente et viole le code de déontologie. Son comportement le/la disqualifie et vous n'avez pas à payer, puisque le boulot n'est pas fait. (Non, il ou elle ne cherchera pas à vous retenir de force : ce serait une voie de faits, et vous pourriez porter plainte au tribunal de police. Et non, il ou elle ne peut pas non plus vous envoyer un huissier.) MW 


47 commentaires:

  1. Même si j'ai un enfant maintenant, je n'ai pas eu de "désir", et je confirme avoir subi (mais pas jusqu'à ce niveau) ce type de remarques, surtout passé 30 ans. Déja que de la part de ma famille c'était dur, mais j'avoue que de la part de soignants, ce fut encore plus difficile à accepter. Et je confirme : ce n'est pas parce qu'on a eu une grossesse que les symptômes prémenstruels disparaissent:) les miens sont devenus vraiment invivables depuis la grossesse, j'ai dû me résoudre à une contraception hormonale pour les rendre supportables, avec les effets secondaires attendus malheureusement. Maintenant, j'envisage une stérilisation définitive (en tout cas j'étudie l'idée) et je pense que je vais aussi déguster en remarques assassines....

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  2. quelles délicatesses je confirme! je peux ajouter de l'eau à votre moulin, lorsqu'on m'a détecté un fibrome utérin "c'est parce que vous n'avez pas d'enfant, la nature a horreur du vide"....

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  3. La fabrication d'une existence ne sert que ceux qui existent déjà, quand cette fabrication n'est pas maitrisée, le fabricant est un animal ou un idiot, un négrier ou un sadique, voyez-vous une autre alternative à cette fabrication à l'aveugle et infiniment risquée pour l'être, la personne, qui est fabriquée par un utérus frankensteinien?

    Ne pas faire d'enfants c'est ôter le pain de la bouche des soignants, des gouvernants, et des militaires, on comprend leur réaction face à ceux qui ne veulent pas mettre en danger une personne en la fabriquant inutilement, dans un cycle sans fin, dans le seul but de rendre service à ceux qui existent "déjà".

    Soigner un existant c’est soigner un symptôme, ne pas faire d’enfant c’est guérir véritablement.

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  4. Merci pour le partage de ces mots, ces mots odieux et inacceptables...
    Lors de ma dernière visite chez un gynécologue (femme)j'ai eu droit à un florilège de phrases déplacées.
    " vous avez fait deux IVG ? comment ça se fait ?"
    "vous n'avez pas d'enfant ? à 40 ans ? c'est un choix, vous n'en voulez pas en fait ?"
    "pour le stérilet, ha non, c'est pas possible, vous avez eu une connisation, de toute façon vous avez 40 ans vous n’êtes plus fertile..."
    voilà voilà....
    Donc est-ce que ça existe un(e) gynécologue compétent et qui ne coûte pas 70€ la 1/2 heure....??

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    1. Bonjour,
      Oui des compétents ça existe, gynéco je ne sais pas je suis toujours tombée sur des vieux jeux bien fermés d'esprit.
      Pour faire ma pose de DIU (nullipare) je me suis tournée vers une sage femme : super à l'écoute, ne juge absolument pas, disponible en cas de problème, et le prix bien sûr est moindre.
      Les sages femmes ont maintenant le droit de faire du suivi gynéco (que tu sois nullipare ou non) : frottis, prescription/pose de moyens de contraception, petit problème gynéco comme mycose/infection urinaire. Donc pourquoi aller voir un gynéco (et souvent attendre 1 voir 2 mois...) si on est en bonne santé de ce point de vue ? :)
      Bref, depuis que j'ai découvert ce nouveau monde de soignants, plus d'appréhension pour mon suivi gynéco !

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    2. Oui... les sages-femmes ! Elles font tout aussi bien le boulot, sont payées misérablement à 23€ la consultation (remboursée), sont plus empathiques, prennent plus leur temps.

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    3. Merci de l'information, très utile à savoir !
      Est-ce le cas également en Suisse ?

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  5. Merci pour ce témoignage Laura, je te soutiens à 100%.

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  6. Oh punaise, j'ai d'abord cru que c'était un mélange de témoignages de plusieurs personnes différentes... Tout ça dans une seule vie ?! C'est incroyable !

    C'est clair que dans ces cas-là, le minimum est de partir sans payer... Le minimum !

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  7. Ma gynéco est chère (80€) mais elle est très bien ! Par contre, j'ai souvent des remarques des pharmaciennes sur le prix de ma contraception (anneau vaginal). Je réponds systématiquement qu'avoir un bébé coûte plus cher encore...

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  8. Il y a aussi le :

    "Mais oui mais là maintenant tu ne veux pas d'enfant, t'as que 20 ans. Tu verras avec les années tu changeras d'avis.

    - Bah nan justement, je suis sure de mon choix.

    - Allé, arrête tes bêtises, je suis plus vieux/vieille que toi, je sais de quoi je parle. Quand on est jeune on ne sait pas vraiment ce qu'on veut."

    Donc moi je ne sais pas ce que je veux pour MOI, mais par contre les gens autour le savent, eux. La bonne blague.
    Ou encore, ma mère raconte à une de ses collègues que je ne veux pas d'enfant, ni me marier. Réponse de la collègue: "Pff tu verras, ta fille sera la 1ère à se marier et à avoir des gosses. Qu'est-ce qu'ils sont bêtes ces jeunes hahaha".

    Ca devient pesant, et parfois je me demande si moi-même au final je sais ce que je veux...

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    1. Oui, le but étant de déstabiliser la personne... Je connais ça même si j'approche à présent la quarantaine. On continue à vouloir me faire douter, tergiverser, on me plaint, on me souhaite en douce de regretter comme s'il fallait que ce choix soit puni quelque part. C'est surtout rageant et humiliant parfois...

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  9. Ma petite expérience avec la pose d'un stérilet en étant nullipare :

    La gynéco (jeune, quelques années de pratiques) qui m'avait prescrit le stérilet avait été très compréhensive et ne m'avait pas posé de problème. J'étais même allée jusqu'à lui proposer de signer une déclaration comme quoi j’assumai les conséquence. Ca l'avait fait rire et elle m'avait dit que ce n'était pas nécessaire.

    Par contre quand je suis allée à la pharmacie, la pharmacienne (35-40ans) m'a demandé si c'était pour moi. Quand elle a su que oui elle a hésité à me le donner.

    Quand je me suis faite poser le stérilet c'était une gynéco différente (45-50ans). Au début sympa, mais quand elle compris que j'étais célibataire, que je n'avais pas franchement de relation et que j'étais nullipare, elle m'a dit que j'étais conne et une honte. Lors de la pose elle m'a écarté les cuisses de manière brutale. Même pas un au revoir à la fin et un petit sourire narquois face à ma douleur.

    Visite de contrôle : de nouveau une jeune gynéco, très sympa et délicate. J'avais toujours eut mal lors des examens, pas avec elle. Je l'ai d'ailleurs remercié et elle a semblé choqué que c'était la première fois sans douleurs.

    La moralité que j'ai pu tirer de mes différentes expériences (dont la pilule et l'implant) : Allez voir les jeune praticiens. Ils ont une formation bien plus d'actualité. Ils savent qu'il n'y a aucune preuves qui relie stérilité et stérilet chez les nullipare. Certes il y en aura toujours qui continue de penser à l'ancienne.
    il ne faut pas oublier que les jeunes praticiens font rarement partie des conseils de l'ordre et n'ont pas encore le bagage nécessaire pour s'exprimer et se faire entendre.

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    1. Ben non, vous assénez une idée reçue:la vulgarité, le machisme et l'incompétence n'ont ni âge, ni couleur de peau: on peut être jeune et très, très con et "vieux" et humain et compétent et délicat etc...etc...

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  10. Pareil, dur de faire accepter l'idée que je ne suis pas une poule pondeuse et que je ne voulais pas d'autre enfant. Inconcevable pour la plupart des gynécologues que j'ai consulté. A 31ans être toujours considéré comme un enfant qui pique une crise c'est plus que pénible.

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  11. Je suis sidérée par les remarques des soignants. je savais bien sûr que l'on faisait des remarques désobligeantes mais pas à ce point. C'est d'une violence inouïe. Ils se disent soignants !!!!!!!!

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  12. J'ai l'impression que ces phrases de jugement sur la parentalité sortiront plus facilement de la bouche d'UNE médecin.
    Mais de manière générale, trouver des médecins spécialistes ou généralistes qui ne jugent pas et ne pensent pas tout savoir mieux que vous sur vous-même, c'est assez difficile.
    Et ce problème est la résultante de la façon de sélectionner des étudiants en médecine. On ne prend pas les étudiants les plus empathiques, les plus passionnés, ceux qui ont choisi la voie, dont c'est la vocation... On va prendre des machines à apprendre, des cerveaux robotisés qui seront plus attirés par le statut et la paye que par le métier en lui-même. Et c'est ces personnes là que l'on retrouve derrière le bureau dans le petit cabinet de centre-ville à nous envoyer des jugements gratuits et des leçons de morale à la tête alors qu'on vient juste pour être soigné.
    Ou quand on a de la chance, on tombe sur les 5% de passionnés de médecine et de gens qui ont réussi à passer toutes les étapes de sélection sans se dégouter, et qui ont fini par s'installer discrètement, pour pouvoir pratiquer une médecine empathique et réconfortante, celle que tout le monde attend.
    Mais c'est quand même pas normal de devoir galérer comme pas possible pour en trouver juste un !

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  13. J'ai vécu la même chose, j'entre dans la quarantaine. à 33 ans, été 2009, je rencontre mon futur mari, je décide de me faire poser un stérilet (je n'ai jamais voulu d'enfant, mon époux non plus). Ma gynéco (plutôt discrète jusqu'à présent sur son avis que la question des enfants, sans doute pensait-elle que je n'étais pas sure de moi) me dit, je vous fais passer une écho (qu'elle n'a pas fait payer), et me dit pour la 1ere fois "oh, vous avez un utérus bicorne !! vous ne pouvez PAS avoir de stérilet"
    Première nouvelle !
    sur le moment j'accuse le coup. je la crois.
    ce n'est que 5 ans plus tard, au cours d'examen gyénco lié à des polypes bénins que je demande à un AUTRE gynéco, un homme, est-ce que j'ai un utérus bicorne ?
    Il vérifie (on faisait une écho à ce moment là) et re-vérifie (car je lui raconte ce qu'on m'a dit), et au final : NON !

    on m'a menti éhontément pour que je n'ai pas de stérilet

    Comme toutes ces femmes, on m'a également dit à la pharmacie des choses du type : "vous avez 30 ans, pas d'enfant ? faut vous y mettre !". de quel droit ?

    merci pour cet article

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  14. merci pour ces témoignages, ça fait du bien de ne pas se sentir seule dans cette situation, j'ai parlé à ma mère d'une éventuelle ligature des trompes et elle m'a dit que ça n'était surement pas autorisé à mon âge(29 ans), que les médecins refuseraient catégoriquement, "parce qu'on peut toujours changer d'avis" est ce vrai?

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    1. Non, ce n'est pas vrai. La stérilisation est légale en France depuis 2001 pour toute personne majeure (donc, 18 ans...). Le seul obstacle, c'est le refus de la plupart des médecins !!!

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  15. Je suis un homme. J'ai décidé de ne pas avoir d'enfant et personne ne m'emmerde avec ça. Tout au plus me demande t-on parfois si je n'ai pas de regret ou la nostalgie d'être père. Lorsque j'explique mes raisons, les gens peuvent faire la moue ou ne pas les partager, mais jamais on ne les qualifie de non valables.

    Je sais que les femmes dans le même cas ne bénéficient pas de la même acceptation. Je trouve ça terrible sur ce que ça dit de notre société ou, dans l'esprit de la plupart des gens, le destin, la nature d'une femme est forcément de mettre au monde et qu'une femme qui ne le fait pas n'en est pas vraiment une.
    Quant au comportement des praticiens, j'invite les femmes qui les subissent à appeler leur interlocuteur "Dr Diafoirus". Ça les fera peut-être un peu réfléchir et sortir du moyen âge. On ne sait jamais.

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    1. Essaye de demander à ton toubib pour te faire faire une vasectomie, et on verra si personne ne t'emmerde avec ça… C'est le même type de réactions : jugements inutiles, refus de discuter ou d'aider dans la démarche… Et ce n'est que en France, dans les pays anglophones c'est très répandu et peu de jugements. Encore l'exception culturelle française !

      Quand je vois comme c'est pour un homme, je n'ose imaginer ce que doit affronter une femme, d'autant plus que nous hommes n'avons pas à aller voir un gynéco régulièrement !

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  16. J'en aurai quelques unes a ajouter:
    "La sterilisation? c'est pour les animaux!"
    "Moi je ne vous le ferai pas, il peut se passer plein de choses dans la vie"
    "Vous n'avez sans doute pas rencontré la bonne personne"
    "Vous avez subit un viol dans votre adolescence? un avortement qui s'est mal passé?"
    Et ca c'est juste les commentaires des medecins...

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    1. D'autres ici sur le bingo... ;o)

      https://sterilisationchildfree.wordpress.com/2013/06/24/bingo-des-anti-sterilisation/
      ieux vaut en rire mais quand un médecin me demande pourquoi j'ai fait a j'arrive encore à bafouiller, gênée...

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  17. Il y a aussi de supers médecins. Ma gynéco est géniale, elle ne m'a jamais poussée ou angoissée à propos de grossesse tout en répondant avec honnêteté et sans alarmisme à mes questions quand j'en avais. J'ai pu essayer plusieurs méthodes de contraception. Quand j'ai voulu congeler mes ovocytes "au cas où", en Espagne, elle m'a soutenue. Aujourd'hui j'ai 44 ans, j'ai rencontré un homme que j'aime et j'ai envie d'un enfant et elle me conseille, sans me juger, avec douceur et professionnalisme. J'ai entendu parler à de nombreuses reprises d'abus verbaux (et parfois physiques) de gynécos et ça m'horrifie et je suis tellement contente d'avoir la chance d'avoir un médecin compétent et bienveillant pour une chose aussi importante dans la vie d'une femme qu'est son suivi gynéco.

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    1. Désespérée, j'ai demandé plusieurs fois des adresses de ce type de gynécos : ouvert-e-s, ou alors rien que correct-e-s, etc... Et à chaque fois ça s'est mal passé au cabinet. J'en ai rapidement déduit que comme j'avais une demande saugrenue d'inconsciente extrémiste, je n'avais pas été traitée de la même façon que ces personnes en suivi bébé qui, elles, les trouvaient bien.

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  18. Ces discours sont vraiment horribles. J'ai vu plusieurs gynécos dans différentes endroits de la France qui ont tous refusé de me poser un stérilet alors que je ne supportais pas la pilule. Tout ça parce que je n'avais pas 25 ans. Ils m'ont fait essayer toutes les marques de pilules.
    Au bout d'un moment étant célibataire, j'ai arrêté la pilule. Je mettais un préservatif. Sauf qu'un jour il a craqué. J'ai pris la pilule du lendemain mais ça n'a pas fonctionné. J'ai donc du faire une IVG médicamenteuse. Après ça seulement j'ai trouvé un gynéco qui a accepté de me prescrire un stérilet... mais qui me l'a mal poser. 3 ans après je suis à nouveau tombée enceinte, sauf que j'ai fait un déni de grossesse et je ne m'en suis rendu compte qu'au 3e mois. J'ai du passer la frontière pour avoir le droit d'avoir une IVG chirurgical cette fois.
    J'ai l'impression que lorsqu'on ne veut pas d'enfant, on nous reproche d'avoir une sexualité.

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    1. Oui, c'est tout à fait ça, comme s'il fallait avoir une sexualité "utile" (d'où l'homophobie et la lesbophobie d'ailleurs), au moins à un moment donné. Sans parler de la culpabilisation qu'on nous livre avec l'IVG parfois, alors qu'on était peut-être juste mal suivies et renseignées...

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    2. Non seulement une sexualité mais un droit à l'existence en tant qu'être humain à part entière.

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    3. Comme je comprends..... !!! J'ai aussi du me battre pour avoir une stérilet après des années de soucis avec pilules, implants et IVG... car jeune et pas d'enfants pfff

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  19. Personnellement, j'ai presque 30 ans, pas d'enfants, le désir d'en avoir, et plutôt le problème inverse... Lorsque je parle de mon désir d'enfants, je récolte souvent des remarques comme quoi mon mode de vie ne colle pas, je suis trop pauvre, je me drogue trop, mon appart est insalubre et trop petit, je suis pas bien dans ma tête, je dors trop, je travaille pas, j'ai trop d'animaux... Bref : pas assez dans la norme pour avoir le droit d'être mère.

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    1. En même temps, vu ce que vous énumérez, pas sûre que faire un enfant dans un contexte pareil soit la meilleure des idées en effet.

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    2. ouh là ! attention ! qui est capable de dire ce qui est bon pour un enfant ? ne reproduisons pas, à l'égard de celles qui en veulent, les jugement que nous dénonçons vis-à-vis de celles qui n'en veulent pas !!! Suze, c'est votre projet et votre désir qui compte, et c'est vous qui savez...

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  20. Même à 50 ans largement passés, lorsque j'annonce que je n'ai pas d'enfants, le silence se fait. Et j'entends les gens penser "c'est quoi son problème?"... A 35 ans j'en ai parlé à ma gynéco (une femme formidable). "C'est normal de ne pas vouloir d'enfants?" Sa réponse m'a suivie toute ma vie : "Vous ne savez pas madame, le nombre de femmes que je vois en consultation, qui ont des enfants... et qui n'en voulaient pas"... A méditer.

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  21. Merci de ces témoignages... Ils sont horribles, mais quelque part, cela soulage de constater qu'on n'est pas seule :-/ On se sent moins anormale. Je m'en prends régulièrement, et j'ai beau avoir trouvé des parades, c'est toujours aussi choquant d'y être confrontée. La plus fraîche en date : "avoir des enfants rend moins égoïste"... Ahhh ?!... Dernière nouvelle !^^

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  22. Déjà le mot : "Nullipare" est insultant

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  23. Ça fait froid dans le dos...
    J'ai 30 ans, je n'ai jamais voulu avoir d'enfants, mon compagnon non plus, c'est un choix bien réfléchi, mais je me prends toujours les mêmes réflexions pénibles "tu verra plus tard, tu changera d'avis".
    C'est plutôt eux qui verront plus tard, qu'ils avaient tort.
    Grâce à cet article qui a été relayé sur un autre site, j'ai découvert une page qui liste les noms des médecins qui acceptent de pratiquer la stérilisation.
    Je vais me renseigner au maximum mais c'est pour moi un gros espoir et surtout un énorme poids en moins qui pourrait disparaitre.
    Merci pour ce témoignage sur la cruauté des gens, qui ne voient pas à quel point les égoïstes, c'est eux.

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  24. Bonjour,
    Je m'appelle Margaux Stive je suis journaliste à Slate.fr et je cherche des témoignages/histoires autour de cette violence dont font l'objet les femmes qui ne veulent pas d'enfants. Il s'agit de raconter son histoire pour un documentaire radio. Si vous êtes intéressée vous pouvez me contacter au 06 76 56 27 17 ou par mail: margaux.stive@gmail.com
    Merci et à bientôt je l'espère !

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  25. Je suis un homme célibataire et j'ai pas envie d'avoir de gosse , et j'ai aussi ces harcèlements (c'est pas un problème exclusivement féminin)

    Comme " si tu veut pas de gosses, tu aura jamais de femme" (le beau gros cliché bien misogyne)
    Où "oui, mais tu va changer avec le temps"
    "c'est un des buts dans la vie"

    J'ai eu même un réveillon gâché par ça, et suite à ça.
    j'étais à deux doigts d'aller me faire une vasectomie pour que ont puisse plus me parler de ça (je sais c'est stupide, vu que je suis célibataire)

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    1. Non c'est pas stupide. Si tu ne souhaites vraiment pas d'enfants, rien ne t'empêche d'aller faire une vasectomie.
      Au moins si un jour tu as une relation suivie, passé le cap des tests des MST et IST, vous pourrez non seulement vous passer des préservatifs mais en plus ta compagne pourra se passer des contraceptions hormonales. Ce qui pourra être un soulagement pour elle.
      Donc non, ce n'est pas stupide. ça doit juste être un choix réfléchi, pas sur un coup de tête.
      Par contre, comme pour la ligature des trompes pour les femmes, ce n'est pas facile à obtenir.

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  26. Article malheureusement trop vrai...

    Une chose qu'on m'a souvent dite : "Faut que tu fasses un enfant. Si tu le fais trop tard, tu vas pas y arriver et regretter. Et puis tu verras une fois que t'auras ton enfant, tu le voudras."

    Mais le pire que j'ai eu c'était il y a quelques semaines, quand harcelée par un collègue, j'ai fini par répondre que je ne voulais pas d'enfants et que je souhaitais me faire ligaturer les trompes :
    "Faut être cinglée ! Mais t'as raison, quand on est aussi conne et égoïste vaut mieux pas faire d'enfants ! Vaut mieux pas transmettre ses gènes !"

    Au moins maintenant je sais à quoi m'en tenir.

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  27. Eviter le docteur gynécologue Touzaa sur Aix-En-Provence.
    Peut-on répertorié les gynécologues maltraitants?
    Merci

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  28. Merci pour ces témoignages.
    La réponse que j'ai reçue "Pour une ligature : vous multipliez votre âge par votre nombre d'enfants et quand le résultat sera 40 et bien un médecin acceptera peut-être de vous la faire"

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  29. Merci pour ces partages... je ne comprends que trop bien, j'ai 24 ans et je suis avec un homme bien plus âgé qui a déjà 3 ados, dont deux qu'il n'a pas vraiment désiré (pour une, son ex a trafiqué la pilule). On ne "fait pas un bébé ", on fait un enfant, qui va grandir dans une société instable, dans un monde cruel, un être à part dont il faut être responsable pour toujours, être prêts pour son éducation. Pour moi faire un enfant c'est une décision d'amour, un désir mutuel, Mais surtout ça doit être réfléchi. On devrait limite passer un permis !!! Tellement de personnes de notre entourage se permettent de penser à notre place, et quand elle voudra un enfant etc... ce n'est pas "si elle veut " c'est "quand elle voudra ", comme si c'était écrit. Je trouve ça tellement déplacé. En plus j'ai subi deux IVG, je suis une "passoire", premiere grossesse à 21 ans (faux jumeaux). Mon gyneco ma demandé 3 fois si j'étais sûre du père puisque nous étions tous les deux groupe sanguin O negatif (il devait être sur pour une histoire de santé). Donc une fois à la première consultation, la deuxième fois à l'écho de contrôle et la troisième juste avant l'intervention "vous êtes sûre que c'est lui le père ?! ". Il m'a presque fait douter le con (alors qu'il n'y avait eu que lui...) ! J'essaie après des années de soucis sous pilule un implant qu'il me pose dans la foulée. Je fais retirer Limplant pour les mêmes problèmes 1 an 1/2 après, je retombe enceinte sous pilule. Je redecide une IVG, à l'écho le même gynéco insiste bien et me fait entendre le cœur qui bat.... je demande un stérilet et la j'ai du me battre presque pour qu'il accepte de me le poser, déjà pour lui car je suis une patiente "instable" a cause de mon âge alors que j'ai des relations durables et sérieuses. Toujours des soucis avec les pilules, Limplant, oui je veux le stérilet. J'ai souffert lors de la pose et la il me lance froidement "je vous l'avais dit, je ne suis pas pour sûr les jeunes filles qui n'ont pas d'enfants ". Je me suis demandée s'il n'avait pas fait exprès... je comprends comme il me la dit qu'ils ne font pas ce métier pour réaliser des IVG, les gyneco préfèrent forcément les grossesses et les poules pondeuses !
    Alors quand je dis que je ne veux sûrement pas d'enfants je suis fatiguée qu'on me regarde avec de gros yeux, qu'on me dise que ça viendra plus tard forcément. Les vrais malades à mes yeux, ce sont les monstres égoïstes, ceux qui en font même Si le conjoint n'en veut pas, qui font une chiee de gamins et laissent les plus grands gérer les petits en leur volant leur adolescence, Et tous ceux qui pensent qu'une femme qui ne veut pas d'enfants est anormale.

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  30. Les jugements sur nos choix de vie sont toujours blessants, mais c'est pareil pour les femmes qui ont choisi d'avoir plus de 2-3 enfants : "encore un !", etc. Pour moi c'est tout aussi choquant que l'incompréhension pour le non-désir d'enfant (que je partage). Si tu n'est pas dans la norme, ce sera toujours trop ou pas assez, jamais respectée comme personne libre faisant ses propres choix.

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